dimanche 17 février 2008

Affaire Facebook L’histoire de l’ingénieur qui a usurpé l’identité du Prince My Rachid

L’affaire Fouad Mourtada, ingénieur d’Etat, 26 ans, arrêté et poursuivi pour avoir « usurpé » l’identité de SAR le Prince Moulay Rachid sur le site Internet www.facebook.com sera examinée par le tribunal de première instance de Casablanca, le vendredi 15 février. L’opinion publique a pris connaissance de cette affaire à travers une dépêche de l’agence nationale de presse, la MAP, le 6 février. A en croire les déclarations de l’accusé, la page pour laquelle il est incriminé a été publiée sur le Net le 15 janvier dernier. Cette même page, nous confie sa famille, a été retirée quelques jours avant son arrestation.

QUI est donc ce Fouad Mourtada qui est derrière toute cette histoire ? Quand, où et comment a eu lieu son arrestation ? Quelle a été la réaction de sa famille, de ses amis et de ses collègues suite à son interpellation ? Qu’ont-ils fait pour le soutenir ? Pourquoi l’accusé demande-t-il à se défendre lui-même en l’absence d’un avocat ? Comment s’est déroulé sa comparution devant le procureur du Roi et dans quelles conditions a eu lieu la première audience de son procès ?...

Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres nous avons recueilli moult détails en contactant la famille de Mourtada depuis la comparution de l’accusé devant le parquet. Puis, nous avons assisté à la première audience qui a eu lieu le 8 février. Ensuite, nous avons suivi les premières démarches entreprises par la famille de F. Mourtada et ses amis les plus proches, pour le soutenir. Et ce, depuis les premiers contacts avec l’employeur, jusqu’aux réflexions, à voix haute, entreprises par un noyau qui se transformera ensuite en comité de soutien de F. Mourtada, en passant par la préparation du contenu du communiqué de la famille de Mourtada...

Voici le récit de toutes ces péripéties.

D’abord qui est Fouad Mourtada ?
C’est un jeune « emiste » (lauréat de l’Ecole Mohammedia des Ingénieurs) qui a obtenu son diplôme d’ingénieur d’Etat en 2005, en génie logiciel.

Il est connu parmi ses camarades de promotion par son calme, son intelligence et sa gentillesse. « Mais c’est également quelqu’un de réservé et de timide », affirme une ingénieur d’Etat qui travaille à Rabat et qui avait étudié avec lui à l’EMI. L’employeur de Fouad est du même avis et estime que « le caractère réservé et la timidité de Fouad sont des qualités rares ».

Le jeune ingénieur est originaire d’une famille modeste de la ville de Goulmima dans la province d’Errachidia. Il a fait ses études secondaires dans cette même bourgade où il a aussi obtenu son bac en science maths en décrochant la meilleure note. Il a ensuite intégré les classes préparatoires à Meknès ce qui lui a permis d’être admis à l’école Mohammedia des Ingénieurs avant de décrocher son diplôme d’ingénieur d’Etat en 2005.

Son diplôme obtenu, Fouad n’a pas chômé. Il a d’abord intégré, à Rabat, Maroc Télécom où il a exercé pendant six mois. Mais il abandonnera aussitôt son emploi parce qu’on l’avait casé dans un poste qui n’était pas en rapport avec sa formation. Lui qui était fasciné par le domaine du développement informatique, rapportent ses camarades, s’est vu attribuer des tâches relevant de la filière réseaux. Il a donc vite intégré une autre société à Casablanca où il travaillait jusqu’à son arrestation, le 5 février. Tous ceux qui l’ont côtoyé parlent d’un jeune affable, sérieux et dévoué dans son travail. Peut-être que s’il n’avait pas découvert Facebook, personne n’aurait jamais entendu parler de lui. Parce qu’en allant sur ce site communautaire, il ne s’est pas limité à afficher son profil pour se faire virtuellement de nouvelles connaissances, mais il a eu la mauvaise idée de se prendre pour le Prince Moulay Rachid. C’est ce qui a conduit à son arrestation.

La MAP donne l’information
La nouvelle de l’arrestation de Fouad Mourtada a été donnée par la MAP. « Même nous, sa famille, nous avons appris qu’il a été arrêté à travers la reprise de la dépêche de la MAP sur les ondes de la radio », affirme Ilyas, également ingénieur et frère de F. Mourtada, venu de Marrakech où il travaille, pour soutenir son frère Fouad. « Les services de sécurité marocains ont procédé à l’arrestation, le mercredi 6 février à Casablanca, pour pratiques crapuleuses, d’un individu qui a usurpé l’identité de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid sur le site Internet www.facebook.com, a-t-on appris de source policière », c’est ce que dit en substance la dépêche de la MAP.

Or, l’arrestation de Fouad Mourtada, est intervenue la veille, le mardi 5 février, selon le frère de Mourtada et ses amis venus de Rabat, tous inquiets à la suite de cette subite disparition. C’est son colocataire, qui est également son camarade de promotion, qui leur a raconté les circonstances de la disparition de Fouad ce mardi 5 février. A leur tour, ils nous en ont rapporté les détails. « Je suis parti au travail le matin en laissant Mourtada dans l’appartement. Mais, en rentrant entre midi et 14h, j’ai remarqué que la porte de sa chambre était entrouverte et qu’il avait laissé la lumière allumée. Ce qui n’est pas dans ses habitudes. Mais je n’ai pas prêté grande attention à ce que je voyais comme une simple omission. Le soir, Fouad a tardé à venir, ce qui n’était pas non plus dans ses habitudes. D’autant plus que c’était son tour de préparer le dîner. Je lui ai envoyé un sms, je l’ai appelé... Mais il ne répondait toujours pas. J’ai appelé d’autres amis communs sans que je puisse avoir la moindre nouvelle. C’était étrange que Fouad passe la nuit à l’extérieur sans aviser. Lui qui est connu pour sa discipline... », révèle son colocataire.

A la recherche de Fouad

« Le lendemain, en appelant les bureaux où travaille Mourtada, dans le centre ville de Casablanca, nous avons appris qu’il n’était pas venu le mardi », précisent les amis de Fouad. « Nous avons pensé qu’il avait été victime d’une agression », raconte Saïd, lui aussi « emiste » et ami intime de Fouad. « J’ai alors avisé son frère et je me suis déplacé de Rabat vers Casablanca pour chercher Fouad », ajoute-t-il. « Nous sommes arrivés presque en même temps, Ilyas et moi dans l’appartement où réside Fouad. C’est l’après midi, que nous avons entendu à la radio le contenu de la dépêche de la MAP donnant l’information de l’arrestation de Fouad. C’est alors que nous avons réalisé la disparition de l’unité centrale de l’ordinateur de Fouad et de deux ordinateurs portables dont l’un est à Fouad et l’autre à son colocataire. Une valise avait également disparu. Elle avait peut-être servi à transporter les ordinateur saisis », précise Said.

Le jeudi 7 février, nous nous sommes rendus à la préfecture de police où on nous a confirmé l’arrestation de Fouad. Ce dernier a été placé en garde à vue chez la police judiciaire. Mais on ne nous a pas permis de le voir », soulignent Ilyas et Said.

La comparution devant la Cour

C’est le jeudi 7 février que la famille de Mourtada, notamment son frère, a été avisée officiellement par la police de la comparution, pour le lendemain, de l’ingénieur arrêté, devant le substitut du procureur du Roi auprès du tribunal de première instance de Casablanca.

Pris de court, Ilyas a sollicité l’assistance du premier cabinet d’avocat qu’il a trouvé sur son chemin au centre de Casablanca. L’avocat désigné par le cabinet sollicité devait assister le vendredi 8 février à l’audience durant laquelle devait se dérouler l’interrogatoire de l’ingénieur poursuivi.

Effectivement, il a assisté à l’audience chez le parquet et devait poursuivre le reste de la procédure. Mais, confient Ilyas et deux de ses amis qui étaient au tribunal de Casablanca le vendredi, en demandant à l’avocat comment l’interrogatoire s’est passé et ce qu’on reprochait à Fouad, l’avocat nous a surpris, affirme-t-ils. « Il nous a déclaré que de grosses accusations sont formulées contre Fouad et que le dossier est très grand. Puis il s’est retiré de l’affaire non sans avoir empoché 2000 dirhams », nous ont-ils affirmé.

Contacté par nos soins, l’avocat dont il s’agit, en l’occurrence maître Mohamed Bachtani, nous a affirmé qu’il s’est retiré de cette affaire et s’est refusé à donner toute explication sur le dossier, sur les charges retenues contre son « ancien client » et les raisons qui l’ont poussé à se dessaisir de l’affaire. « Personne ne va m’apprendre mon métier », s’est-il contenté de souligner avec agacement. Par ailleurs, après la comparution devant le parquet, le procureur du Roi a transféré l’affaire devant la Cour pour examen. Ce qui a été fait le jour même, après 17 heures par un collège de magistrats présidé par le juge Moncef, président de la chambre correctionnelle auprès du tribunal de première instance de Casablanca.

Mourtada assure sa propre défense

Nous étions présents au tribunal lors de cette première audience à côté du frère de Mourtada et de deux autres amis intimes de l’accusé. Des huissiers nous ont affirmé que l’affaire allait être examinée par la Cour.

En effet, après une demi-heure d’attente, des policiers ont fait entrer à la salle 2 de l’annexe du tribunal de première instance de Casablanca se trouvant avenue des FAR, une trentaine d’accusés poursuivis dans différentes affaires, parmi eux l’ingénieur d’Etat. Portant un pull-over noir, Fouad a été placé au premier banc des accusés. Il avait l’air atterré et n’osait pas regarder en direction de son frère et de ses deux amis. Il maintenait constamment sa tête baissée.

A l’arrivée du collège des magistrats, Fouad Mourtada a été le premier à être appelé à la barre par le président de la séance. Après les questions habituelles : ton nom, le nom de ton père, ta mère, ta profession... Le juge lui a cité avec diligence les charges retenues contre lui, à tel point que nous n’avons pu retenir que l’usurpation d’identité et la falsification de données sur le net. Puis le magistrat lui a demandé s’il voulait être assisté par un avocat ou si, au contraire, il voulait assurer lui-même sa propre défense. La réponse de Fouad est tombée comme un couperet pour le frère de Fouad. « Je veux assurer ma défense moi-même », a-t-il répondu au juge d’une voix à peine audible.

Aussitôt, le juge Moncef a décidé le report du procès de l’ingénier au vendredi 15 février. Et c’est à la prison civile de Oukacha que Fouad a été ensuite incarcéré. Le jeune ingénieur confiera plus tard qu’il a été maltraité par les enquêteurs.

Famille et amis réagissent

Sans avocat pour les éclairer, le frère de Fouad et ses deux amis se sont dirigés vers l’employeur de Mourtada pour lui demander conseil et pour qu’il leur recommande un avocat. Après avoir été informé des derniers développements de l’affaire, l’employeur a soutenu moralement la famille qui a décidé de préparer un communiqué pour s’expliquer sur cette affaire. En même temps, un comité de soutien a commencé à se constituer.

Les Mourtada se sont mis à la recherche d’un avocat. Ils projettent de contacter maître Mohamed Karam (un usfpéiste) ; Khalid Soufiani, l’avocat du syndicat de la presse et Mohamed Khalil Idrissi, connu pour sa défense des islamistes. A l’heure où nous mettions sous presse, la famille n’avait pas encore trouvé un avocat pour défendre Fouad. Faute de mieux, c’est la défense virtuelle qui a été lancée. Le comité de soutien a créé un site Internet demandant l’appui de l’ingénieur poursuivi en justice. La famille a également rédigé une lettre où elle demande la grâce de la famille royale. Missive qu’elle cherche à remettre au cabinet royal.

Entre temps, dans la matinée du 12 février, les Mourtada ont pu rendre visite à Fouad à la prison, pour la première fois depuis son arrestation.

Ce que dit Fouad

D’abord, Fouad reconnaît avoir créé une page sur le site de Facebook avec le nom du Prince Moulay Rachid. Mais, explique-t-il, il ne l’a créée que le 15 janvier dernier. Cette page a disparu au bout de quelques jours. Il précise aussi qu’il n’a fait que recevoir des messages de la communauté de Facebook. Il n’a jamais fait aucune proposition à partir de cette page, contrairement à ce qui a été écrit, s’est-il défendu.

Les réactions au sujet de cette affaire se multiplient, surtout sur le net. Les « emistes », à travers un site créé pour le soutien de Mourtada régissent. Il faut attendre la prochaine audience du procès pour connaître la suite.

Une affaire à suivre...


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La réaction de la famille
Avant de voir Fouad en prison, la première action de la famille de l’ingénieur accusé d’avoir usurpé l’identité du Prince Moulay Rachid a été la rédaction d’un communiqué dont Le Reporter a reçu une copie. Voici son contenu :

« Le mardi 05 février au matin, Fouad Mourtada a été interpellé chez lui par la police judiciaire puis incarcéré dans les locaux de la Sûreté Nationale.

Le mercredi 06 février au soir un communiqué de la MAP permettait enfin à sa famille de comprendre les raisons de sa disparition : « il est poursuivi pour pratiques crapuleuses » suite à la création supposée par lui d’un faux profil de son Altesse Royale Moulay Rachid sur Facebook.com.

Le vendredi 08, dans l’après-midi le tribunal de première instance annonçait la date du jugement : le 15 février. Sa libération sous caution refusée, Fouad Mourtada est, depuis, incarcéré à la prison de Oukacha.

Facebook est un site Web de réseau social destiné à rassembler les lycéens et les étudiants en priorité dans les pays anglophones. En janvier 2008, il rassemblait plus de 62 millions de membres à travers le monde, qui y accèdent tous par login et mot de passe. Si le site se rémunère par la publicité, les adhérents eux n’ont pas d’objectifs commerciaux, mais sont à la recherche d’échanges dans un cadre de divertissement, loin de tout sérieux.

Une des caractéristiques de Facebook est la possibilité de créer plusieurs profils virtuels, qui ne sont pas forcément en rapport avec une réalité tangible.

Sur Facebook il existe par exemple, 41 Nicolas Sarkozy, 10 prince William d’Angleterre, autant de Jacques Chirac, Roger Federer, Georges Bush, Ousama Benladen... Lorsque les vraies personnalités le demandent, Facebook procède au retrait des pages en question. Jamais aucun internaute dans le monde n’a été poursuivi pour ce genre de pratiques très répandues, même si elles ne sont pas éthiquement acceptables.

Nous déplorons, comme tous les Marocains, la création de faux profils de la famille royale sur facebook.com. Nous considérons, que même si ces fausses pages ne trompent personne, il n’est pas éthique de les créer.

A l’heure actuelle, nous ne savons pas si notre frère et ami Fouad Mourtada est l’auteur du faux profil de son Altesse Royale Moulay Rachid (ndlr, ce qu’ils sauront plus tard). Nous savons que Fouad, personne timide et réservée dans la vie, avait créé des amitiés sur Internet et qu’il est habitué des forums et des sites d’échanges. Son objectif a toujours été de communiquer et de se faire de nouveaux amis. Fouad Mourtada, natif de la ville de Goulmima dans le Sud Est marocain, depuis sa plus tendre enfance a toujours consacré son temps au travail et à l’effort scolaire. Ses résultats brillants obtenus au mérite, son caractère agréable et sympathique, son honnêteté et sa gentillesse ont fait de lui une personne appréciée et admirée par son entourage et ses collègues. Au moment où beaucoup de choses erronées sont publiées ici et là sur cette affaire, nous espérons que la justice de notre pays, se montrera juste envers un jeune citoyen marocain, dont l’insouciance ne mérite pas la poursuite et l’emprisonnement ».


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L’information de la MAP

L’agence officielle de presse, la MAP a été la première à avoir donné l’information de l’arrestation de Fouad Mourtada, l’ingénieur accusé d’usurpation de l’identité du Prince Moulay Rachid. Voici le texte intégral de la dépêche concernant cette affaire : « Les services de sécurité marocains ont procédé à l’arrestation, mercredi à Casablanca, pour pratiques crapuleuses d’un individu qui a usurpé l’identité de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid sur le site Internet www.facebook.com, a-t-on appris de source policière.

Le mis en cause, nommé Fouad Mourtada, ingénieur d’Etat, âgé de 26 ans, célibataire, sera présenté à la justice, ajoute-t-on de même source.

Il est à préciser que les membres de la Famille Royale ne disposent ni de site Internet, ni de blog et que la seule façon d’avoir des informations sur les membres de la Famille Royale reste le site officiel de la MAP ».


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Le site de soutien à Fouad Mourtada

http://helpfouad.com/index2.html est le site de soutien lancé (en français et en anglais) en faveur de Fouad. On peut y lire. Fouad Mourtada fait partie des milliers d’utilisateurs de Facebook qui y ont créé, par pure plaisanterie et sans aucune volonté de nuisance (le pourraient-ils ?), de faux profils de personnalités ou de stars. Brillant ingénieur d’Etat en informatique, Fouad a eu l’insouciance de créer sur le site (qui n’est pas une institution officielle) une fausse page du Prince Moulay Rachid... (...)Fouad Mourtada est aujourd’hui incarcéré à la prison de Oukacha et poursuivi pour « pratiques crapuleuses ». Il risque 5 ans d’emprisonnement. Nous appelons à la mobilisation générale en faveur de Fouad Mourtada et demandons aux autorités de procéder à sa libération.


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Le Roi lui-même sur Facebook...
Eh oui, sur Facebook, un profil avec photo et nom du Roi est toujours en ligne. Le Reporter a écrit à l’adresse indiquée sur ce profil pour avoir des informations sur son auteur. Mais, ce dernier ne fait qu’accepter ceux et celles qui demandent à devenir son ami ou son amie, sans répondre à aucun message. Rien donc ne permet de donner une quelconque indication sur ce « profil royal ». Et parce qu’une fois qu’on s’y inscrit, Facebook est un livre ouvert où l’on peut lire ce que fait, écrit et reçoit chaque membre de son réseau, on peut lire ces messages écrits dans différentes langues au Mohammed VI de Facebook que l’on... Compte dans notre réseau d’amis. Ces messages partent souvent de bons sentiments, en voici quelques uns :

. « Votre majesté, je suis franco/marocaine et je fais campagne, sur un canton en tant que suppléante et dans ma ville en tant que colistière, avec d’autres franco/marocains, nous avons besoin de soutien et surtout d’encouragement de votre part. merci de penser à nous un tout petit peu. Bien à vous, sincèrement que Dieu prenne soin de vous », écrit ZEA, le 9 février.

. « Laybarek f 3mer sidi wi douam alina l osra l alaouia », lance T. F

. « Your Majesty, In your graciousness, would you be so kind as to tell me how I can get an invitation to one of your brother’s parties ? », rédige J.M

. « On behalf of the Moroccan Jewish community I would like to bless His Majesty and express our support and trust. God bless you, Tbark’lla Alik », s’épanche NS d’Israel.

. « Tous mes respects majesté, vous êtes le meilleur », écrit GS.

. « Bientot un site dédié à notre Roi, avec des photos jamais publiées quelque part... we love our kiiiiiiiiiiiing !!! », annonce M. . « 3ash L’malik », se limite à écrire Mehdilson H.M.

Dans la catégorie des messages rigolos, on notera celui de CMZ : « Chi GRima lahi Nssér SIDI », demande-t-il.

Et il y a bien d’autres messages.

Le fait est que sur Facebook, n’importe qui peut créer une page au nom de n’importe qui. Il est déjà arrivé que de hautes personnalités écrivent à Facebook pour demander le retrait d’un profil ouvert en leur nom. C’est généralement de la sorte que se termine l’usurpation de l’identité qui est une pratique courante sur Facebook. Ce qui vient de se passer avec Fouad Mourtada est une première mondiale dont même CNN et toutes les grandes chaînes et agences d’informations ont parlé. Parce que jamais auparavant l’usurpation d’une identité sur Facebook n’a conduit à la prison.


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L’avis de l’ANRT

« Le régulateur national des télécoms n’intervient pas dans le contenu des sites », affirme un responsable au sein de l’ANRT. Et d’ajouter : « c’est la justice qui tranche en cas de conflit ». Jusqu’à présent l’internet n’a pas une réglementation qui lui est propre au Maroc.


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Edifiante expérience
Le jeu de l’usurpation d’identité sur Facebook Un blogueur français raconte

Pendant trois jours j’ai été Alain Rousset. Depuis plus de trois semaines je suis Alain Juppé. Le 11 novembre dernier j’ai créé leurs deux profils sous FaceBook, le réseau social défrayant la chronique actuellement. J’ai mis dans leur profil leur photo, leur date et lieu de naissance, une accroche tirée de leur Groupe FaceBook (Alain Juppé pour Bordeaux et Bordeaux à Gauche avec Alain Rousset) et un email de contact, visible par tous, qui pouvait interpeller quant à la réelle personne présente derrière ce profil (dywuozky@trashmail.net). J’ai alors pris une posture d’observateur, acceptant uniquement les demandes de mise en relation (« Amis » dans FaceBook), refusant les demandes de participation à tout Groupe (aussi bien Renaud Donnedieu De Vabres pour Tours 2008 que le groupe Les cons qui font la queue devant l’entrecôte de Bordeaux ça suffit !!!) et ne répondant pas aux messages envoyés.

Le but de cette double « usurpation d’identité » n’était en aucun cas de nuire aux deux hommes mais de : juger la facilité d’usurpation d’identité dans ce monde numérique analyser la confiance des utilisateurs en ces réseaux sociaux basés sur un seul nom, juger de la réactivité des entourages et conseillers de nos hommes politiques

Réactivité, popularité, et laisser aller

Dès la première heure, les demandes de mise en relation tombèrent. Le troisième jour, alors que les deux candidats avaient recueilli une vingtaine de contacts chacun, les conseillers internet d’Alain Rousset, repérèrent le profil de leur candidat, tentèrent de s’informer si il était porté par un partisan ou par un opposant. Sans aucun retour de ma part, ils contactèrent FaceBook et le profil fut immédiatement effacé. Il fut ensuite remplacé par un nouveau profil Alain Rousset géré par ces mêmes conseillers. Fin de l’épisode coté Alain Rousset avec un bon point pour ses conseillers.

Quand le profil d’Alain Juppé était encore actif, plus de 120 personnes étaient « Amis » dans FaceBook avec lui. Il est intéressant de constater les très nombreux messages de soutien, de sympathie, d’idolâtrie parfois. Certains de ces messages sont publics puisque publiés sur sa page (sur son « mur » (wall)). D’autres sont envoyés en privé, plus personnels, eux aussi sans aucune vérification préalable de la réelle identité se cachant derrière le profil FaceBook « Alain Juppé ».

Imaginons maintenant que cette expérience, neutre, ait été menée avec des intentions néfastes. On sait que plus on est présent dans FaceBook (inscrit dans des Groupe par exemple), plus on est visible, plus on a de demande de mise en contact. Augmenter de manière importante le nombre d’amis » d’Alain Juppé est donc facile. Ensuite toute les dérives sont simples à imaginer : discrédit, calomnie, escroquerie, etc. On devient « amis » avec des personnes à éviter, on laisse des messages sur les « murs » de sympathisants ou d’opposants, on s’abonne aux « mauvais » groupes, on demande un soutien financier... Je laisse aux amateurs de propagande et de manipulation le soin de compléter la liste. A quel moment l’entourage du maire aurait il réagi ?

Schizophrénie virtuelle

Enfin, en tant que citoyen, que penser de cette demande de mise en relation de Dominique Perben à Alain Juppé, avec petit mot courtois et complice à l’appui. Anodin et normal entre deux membres hauts placés du même parti. Mais est-ce bien toujours anodin et normal lorsque la réalité nous montre une demande envoyée par un simple militant gérant le profil de campagne sous FaceBook de Dominique Perben, écrivant au nom de, pour une mise en contact avec un usurpateur d’identité d’Alain Juppé ! Schizophrénie virtuelle quand tu nous tiens.

Burd


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Facebook : Une affaire de gros sous
Selon le fondateur et président du réseau social Facebook, Mark Zuckerberg, son site de mise en réseau aurait réalisé, grâce à la publicité, un chiffre d’affaires de 150 millions de dollars U.S en 2007 et aurait pour objectif de doubler ce chiffre en 2008, tout comme celui de ses collaborateurs, qui pourraient passer de 450 à 1000 au cours de cette année.

Avec près de 65 millions de membres actifs, la société est actuellement l’une des plus innovantes, aussi bien sur le terrain publicitaire avec ses très ciblées ‘Social Ads’ que sur celui du développement informatique avec sa Facebook Application Platform. Laquelle permet l’implémentation d’une infinité d’applications sur le site, lui ouvrant des horizons illimités allant du simple jeu en ligne, à celui du très lucratif e-commerce.

Qui a créé facebook ?
Mark Elliot Zuckerberg, 24 ans, est un informaticien et chef d’entreprise américain. Il est le fondateur du site internet de réseau social Facebook. Étudiant à Harvard, il a l’idée de lancer un réseau social des étudiants et programme dans sa chambre d’étudiant la première version de Facebook, dévoilée en février 2004. Le succès est immédiat auprès des autres élèves de l’université et très vite se répand aux autres écoles, avant de se diffuser au grand public. En 2007 Facebook est devenu le septième site web le plus visité e. Mark Zuckerberg possède encore 20% des parts de sa société dont il est le ‘Chief executive officer’.

Facebook c’est quoi ?
A sa naissance, Facebook n’était qu’un site où des étudiants pouvaient s’inscrire pour se tenir au courant de ce qu’ils font au quotidien. D’ailleurs, Le nom du site s’inspire des albums photo (trombinoscope ou facebooks en anglais) regroupant les photos prises de tous les élèves durant l’année scolaire et distribuées à la fin de celle-ci aux collégiens, lycéens... Sauf que sur Facebook, les inscrits pouvaient non seulement partager leurs photos, puis leurs vidéos, ensuite leurs plans de sortie... Ce faisant, dès qu’on est accepté comme ami d’un membre inscrit, on devient l’ami de tous ses amis (es). Et le nouvel ami partage lui aussi, bien sûr, la liste de ses amis et offre la possibilité à ces derniers d’avoir de nouveaux amis sur la base des profils nouvellement partagés...

C’est pour cela que très vite le site a intéressé de plus en plus d’étudiants d’abord aux USA et tout aussi rapidement il a commencé à intéresser toutes les catégories d’internautes dans les quatre coins du monde qui s’y inscrivent chaque jour en masse. Grâce à Facebook, on peut retrouver désormais, sur la base d’une simple recherche du nom de famille, un ami que l’on n’a plus vu depuis longtemps, un ancien camarade de classe et ce n’est pas tout. Le plus important dans Facebook est la grande possibilité qu’il offre de se faire de nouvelles connaissances à travers la planète.

De la sorte, on peut étendre son réseau de connaissances pour des besoins professionnels (des journalistes peuvent connaître d’autres journalistes de leur pays ou de l’étranger, les commerçants peuvent en faire de même, les médecins également...), selon ses affinités culturelles, on peut aussi s’ouvrir sur le monde des jeunes même si on commence à prendre de l’âge... C’est de la sorte que se forment des groupes qui commencent à défendre certaines causes, par exemple. A titre indicatif, certains membres de Facebook marocains lancent sur Facebook une pétition contre les sachets noirs que l’on jette n’importe où, d’autres font du lobbying pour qu’il y ait « plus de tolérance des "Stafite" envers les jeunes couples marocains en quête d’intimité », d’autres encore plaident pour « plus de civisme dans les rues marocaines ! »... Sur Facebook toutes les causes sont défendables. Autre nouveauté apportée par le réseau social qui s’étend à l’infini, la possibilité de suivre au jour le jour l’actualité des membres de son réseau. Dès leur entrée sur Facebook, le membre écrit généralement ce qu’il fait à ce moment-là. C’est une sorte de Loft story no stop sur le net.

Et plus encore sur Facebook, on peut lire directement ses e-mails, envoyer des courriels, lire les derniers articles postés par les blogueurs parmi les membres de son réseau, envoyer des cartes de vœux, montrer sur une carte les pays qu’on a visités, organiser une fête, faire la promotion de l’un ou l’autre produit, se solidariser avec d’autres membres...

En somme, le site offre une sorte de vie en société virtuelle. Certes il y a d’autres sites qui avaient été créés sur la base de ce principe, comme Myspace, Twitter, Linkedin, Orkut... Mais ils n’ont pas créé l’événement comme a réussi à le faire rapidement le phénomène Facebook.
Source : lereporter.ma

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